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Intentions

In-visible(s).

Un pas en avant. Une empreinte. Un pas de côté. Dans ce mouvement et depuis des lustres, depuis l'histoire de l'image tout entière, depuis les premiers comportements symboliques, depuis ces nuits des temps antédiluviennes, l'artiste cherche, s'approche, se risque jusqu'au rebord, tente de faire remonter à la surface les fonds qu'il imagine ou qu'il sent pour leur donner formes. Pourquoi ? Pour représenter et donner à voir l'insaisissable : ce qu'il y a au bout là-bas. Ce qu'il y a derrière. Ce qui fait que les choses sont. Ce que les phénomènes laissent envisager. L'image, dans ses dimensions et fonctions, magiques, sociales, politiques, pédagogiques, se joue des bords, des profondeurs, des endroits, des envers, des revers, des champs et d'hors champs, de dévoilements, de contenus cachés (consciemment, inconsciemment), de cristallisations, hétéronomiques, autonomes, hétérotopiques, utopiques, dystopiques, de déclencheurs mnésiques et esthétiques... et nous relie « dans » le visible aux invisibles. Aux invisibles, jusqu'aux invisibilisés, aux invisibilités.

C'est de cela qu'il s'agit. Poser son regard. Envers et contre l'invisible. L'art, intangible, est cette approche permanente ou n'est pas. Il est une danse entre l'enseveli et l'exhumé, entre le symbolique et l'abstrait, le mystique et le chimique procédé, l'art révèle. L'art, impalpable comme l'amour ou le temps qui passe, génère des traces. Avec celles-ci, l'artiste cultive inspirations et réflexions. Au milieu des images qui agrippent, tentons ici de nous échapper. Dans le souterrain, ou l'infiniment grand, le volume ou l'évanescence, l'intérieur ou l'extérieur, suivons cette quête du voir, persistante. À mi-parcours entre un bout du monde et soi, l'art dévoile et cache en même temps. Immanquablement. Dans le visible, l'invisible. Et inversement. Dans l'In-visible, vous êtes conviés à emprunter ce chemin balisé, entre autres pas de côtés à travers les bosquets, conviés à réemprunter la pensée de Klee, tour à tour épuisée, activée, réactivée, érodée, galvaudée, mais toujours devant nous comme une lueur dans l'obscurité.


Coordonné par Manuel Fadat et à l'invitation de David Brunel, le Projet curatorial amène la classe préparatoire de l'École des nouvelles images à Avignon à concevoir une exposition idéale. L'équipe curatoriale que forment les étudiants et leurs accompagnants amorce une plongée collective dans le thème de l'In-visible, à travers l'art. Ils éprouvent le partage des sensibles. Ils font leurs lignes d'erre. Tout y est pensé comme dans une exposition muséale : la levée de l'intention curatoriale, la recherche des artistes et des œuvres, la sélection, le contact avec les artistes, la couleur des murs, l'accrochage, les logistiques, les textes et présentations, des bribes de communication, et la dimension éditoriale avec la réalisation d'un (web)catalogue : galerie particulière à savourer où que l'on soit. L'apprentissage se fait par le milieu, en chemin, en faisant. L'exposition est pensée comme un océan, comme un immense organisme vivant, de manière complexe, créole et rhizomique. Les œuvres dansent, se cherchent, se correspondent, se répondent, s'échappent, s'oublient, s'inventent, s'équilibrent, se tressent, s'entremêlent sous nos yeux, à fleur de cerveaux, à fleur de ventres, à fleur de sens. Elles s'articulent, se mettent en situation... une occasion extraordinaire de réfléchir.

In-visible
succède à deux expositions Faire corps et Habiter le sensible proposées par les étudiants des promotions 2021-2022 et 2022-2023.

TOUS NOS REMERCIEMENTS VONT :

 

Aux artistes : David Brunel, Laurie Dall'ava, Elodie Dornand, Pauline Fargue, Seung Hwan Oh, Olivier Lavigne, Katie Montanier,
Jean-Marc Urquidi, Rémi Vinet, Inge van der Ven.

Bien entendu encore à David Brunel et à Manuel Fadat pour l'encadrement du projet ainsi qu'à toute l'équipe curatoriale.

Présentation de l'équipe

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